Une jeune femme d'environ 16 ans était étendue dans son lit, un gros sourire aux lèvres. Même si la situation est là moins acceptable de tous, Lucinda avait rencontré un homme charmant. Le problème se trouvait à être qu'il était un homme, un vrai de vrai. Un homme qu'elle ne pouvait aimer. Bien que la relation amoureuse et non physique entre les deux est complètement légale, elle n'est pas folle de croire que l'homme voudrait d'une enfant, d'une enfant qui est également malade, une enfant qui va perdre toute sa chevelure. Une adolescente, en fait, mais c'est tellement près, l'enfance et l'adolescence. Très peu de choses séparent les deux, si ce n'est qu'une maturité différente et quelques petits détails inintéressants. Bref, même si le lieu de rencontre était le moins plaisant, il était devenu son docteur, elle gardait espoir qu'il deviendrait au moins son ami, un ami qu'elle appuierait et qui l'appuierait, elle aussi. Elle comprenait tout de même que les chances que cela arrive sont très limités, mais il n'y a rien de mal avec l'espoir, non?

Elle posa les mains sur son ventre et inspira un maximum d'air avant de le relâcher tranquillement. Elle était si excitée de le voir à nouveau. Elle l'a rencontré quelques fois depuis la première rencontre, une belle journée venteuse où il l'avait aidé, s'était inquiété pour elle, même si c'est tout à fait normal pour un docteur d'aider les autres. Elle était reconnaissante, même si elle n'avait pas besoin de tant d'aide que ça, ce n'était que des douleurs articulaires au poignet, après tout. En soufflant tranquillement, elle ferma les yeux et se tourna vers le cadran à aiguille en argent. En remarquant l'heure, elle sortit du lit et se précipita vers les trois marches qui séparaient sa chambre du couloir principal.

Étant déjà habillée, elle n'avait qu'à marcher le long du couloir, embrassé son père sur la joue et lui souhaita une merveilleuse journée. Son père restait à la maison depuis qu'il avait apprit que sa fille était gravement malade. L'argent n'était pas un problème et elle devait se faire réconforter avec toutes les épreuves que la famille subissait. Sa mère n'était toujours pas revenu à la maison, alors la jeune femme manquait toujours le soin maternelle de sa mère, même si celle-ci l'oubliait souvent ou l'ignorait.

Elle fit le trajet de l'appartement jusqu'à ce qu'elle arrive à l'hôpital avec un bondissement dans les pieds. Elle sautillait presque jusqu'à ce qu'elle arrive aux portes de l'hôpital. À ce moment-là, elle s'arrêta un instant, glissa les mains le long de son veston prune, transforma son sourire surexcité en un sourire jovial, mais pas trop joyeux. Qui est heureux, après tout, à se faire faire de la chimiothérapie? En entrant à l'accueil, elle se fit vite aidée jusqu'à la salle habituelle. En l'attendant, elle pliait son pantalon large en accordéon.

En entendant la porte s'ouvrir, elle laissa le tissu se remettre en bonne forme et sourit à la personne qui entra, Jack... Et une dame? Elle resta silencieuse et hocha la tête avec un large sourire et remarqua la manière dont ils se parlaient. Oh, c'était comme cela alors. Son sourire flancha d'un millimètre, mais son sourire revint rapidement sincère, mais forcée. Elle avait encore moins de chance qu'elle avait au début de la journée.

Quand Jack partit après avoir expliqué ce qui se passait, elle sourit faiblement à Lisa, les mains tremblant à peine... Elle baissa doucement les yeux à la prononciation de son nom avant de regarder la docteur en face, la tête haute. Elle n'allait pas se laisser abattre pour une personne qui ne l'aimerait jamais.

« Oui, c’est Lucinda ou May, en fait. Enchantée de faire votre connaissance, Docteur Cuddy. »